Pyoderma gangrenosum et tuberculose : une association méconnue - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le pyoderma gangrenosum (PG) est une dermatose neutrophilique (DN) associée dans plus de 50 % des cas à une maladie inflammatoire ou néoplasique. Plus rarement, il peut être lié à une infection chronique. Nous rapportons 2 cas de PG révélant une tuberculose ganglionnaire.
Observations |
Cas 1 : un patient de 33 ans, béninois en France depuis 1 an, était adressé pour des bulles tendues, des pustules et des nodules ulcérés des membres inférieurs avec fièvre (Annexe A). L’histologie était en faveur d’un PG (infiltrat dermique neutrophilique dense, diffus et monomorphe sans mise en évidence de germe). Une TDM thoraco-abdomino-pelvienne (TAP) réalisée dans le cadre du bilan d’extension montrait une adénopathie nécrotique rétropéritonéale. L’histologie ganglionnaire révélait des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires sans nécrose caséeuse. L’examen direct était négatif mais la culture positive pour M. africanum (du complexe M. tuberculosis). Le patient était traité 6 mois par quadrithérapie antituberculeuse avec disparition de la masse nécrotique.
Cas 2 : un patient de 67 ans, indien en France depuis 15 ans, était adressé pour des ulcères des membres inférieurs à bordure surélevée avec clapiers purulents, associés à des nodules sous-cutanés multiples, certains fistulisés, avec fièvre (Annexe AA, B). La biopsie confirmait le diagnostic de PG. La TDM TAP montrait 2 adénopathies sus-claviculaires droites nécrotiques. L’histologie ganglionnaire montrait des granulomes épithélioïdes gigantocellulaires avec nécrose caséeuse (Annexe AC). La PCR M. complexe tuberculosis était faiblement positive sur le ganglion mais négative dans la peau. L’examen direct était négatif mais la culture positive. Une quadrithérapie antituberculeuse était introduite.
Dans les deux cas, l’examen direct et les cultures bactério- et mycobactériologiques des biopsies cutanées étaient négatives. Il n’y avait pas d’immunodépression (sérologie VIH négative). Les BK tubages étaient négatifs. L’évolution cutanée était favorable dans les 2 cas sous corticothérapie générale (Annexe AD), débutée à 1mg/kg/j, poursuivie pendant 6 mois chez le patient 1 sans récidive de DN après 2 ans de recul, en cours pour le patient 2.
Discussion |
Comme illustré ici, un PG peut révéler une tuberculose ganglionnaire. Seuls 6 cas de PG associés à une tuberculose toute localisation confondue (mais parfois aussi à d’autres maladies plus classiquement associées à des DN) ont été rapportés dans la littérature (Annexe A). À l’inverse, il est important d’écarter par des explorations histologiques et microbiologiques adaptées une atteinte cutanée de tuberculose systémique devant des lésions nodulo-ulcérées mimant un PG.
Conclusion |
Devant des lésions évocatrices de DN à type de PG chez des patients originaires de zones d’endémie, une tuberculose sous-jacente doit être recherchée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose neutrophilique, Pyoderma gangrenosum, Tuberculose
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.465. |
Vol 146 - N° 12S
P. A285 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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